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Il marche dans la ville, silhouette sombre découpée sur la lumière des néons. Son manteau flotte, fragmenté entre deux mondes, entre le bitume et les rêves, entre l’errance et l’affirmation. Hobo n’est pas qu’un vêtement, c’est une armure, un manifeste, un geste d’artisan qui refuse l’invisibilité.

 

Cette veste-manteau est née d’un paradoxe : comment être au sommet du style quand on n’a plus rien ? Inspirée par une esthétique de débrouille, elle s’inscrit dans une tradition où la mode se fait survivance. On pense à ces figures, de David Hammons à d’autres, qui brouillent les frontières entre art et quotidien, qui vendent des boules de neige comme d’autres exposent des diamants. Un luxe dérisoire, un luxe de rue.

 

Le PVC noir impose sa présence, une carapace contre l’indifférence. Mais au dos, une scène inattendue s’ouvre comme une fenêtre sur un autre monde. Deux visages s’observent, se frôlent, se chuchotent des secrets oubliés. Broderie fragile sur support rude, image volée d’un autre temps, comme un fragment d’histoire cousu sur l’éphémère. Puis en bas, une autre rupture : un tissu vert tendre, imprimé pastoral, une toile de Jouy qui s’échappe des salons bourgeois pour finir dans la rue.

 

Hobo est un manteau de contrastes, une pièce de résistance.

C’est l’élégance du marginal, le chic du désœuvré, la revanche de ceux qui, même sans foyer, gardent une allure de roi.

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